Édito – Mars/avril
Officialisée en 1977, voici 44 ans, que la Journée internationale des Droits des Femmes est célébrée le 8 mars dans de nombreux pays à travers le monde. Elle trouve son origine dans les luttes des ouvrières du début du XXe siècle, pour de meilleures conditions de travail et le droit de vote. Cette journée est marquée par de très nombreux événements et manifestations à travers le monde, organisés par des mouvements, associations, pour fêter les victoires et les acquis en matière des droits des femmes, mais aussi pour faire entendre leurs revendications, afin d’améliorer la situation des femmes. Mais en 2021 « où sont les femmes ? » Elles sont en première ligne face à la crise du Covid-19, en tant que professionnelles de santé, pourvoyeuses de soins, innovatrices, organisatrices communautaires et, pour certaines, en tant que dirigeantes nationales figurant parmi les leaders les plus exemplaires et les plus efficaces dans la lutte contre la pandémie. La crise a mis en évidence l’importance primordiale des contributions des femmes et le fardeau disproportionné qu’elles portent. Les femmes dirigeantes et les organisations de femmes ont montré de par leurs compétences, leurs connaissances et leurs réseaux, leurs plans de lutte et de relance, efficaces face à la Covid-19. Aujourd’hui plus que jamais, chacun reconnaît que les femmes apportent des expériences, perspectives et compétences différentes, ainsi que des contributions irremplaçables en faveur
de décisions, de politiques et de lois qui fonctionnent mieux et profitent à tous. Elles sont dans la rue pour manifester contre le projet des retraites du gouvernement car les deux axes centraux de cette réforme pénaliseront particulièrement les femmes : la prise en compte de toute la carrière et le report indéfini de l’âge de départ. Elles montrent farouchement leur opposition aux projets Hercule de M. Levy et au plan Clamadieu chez Engie sans oublier le plan de licenciements de Kretinsky chez Gazel Energie. À poste équivalent, les femmes sont payées 15,5% de moins que les hommes, selon des données Eurostat de 2020.
Elles sont dans tous les domaines de la vie, réclament l’égalité salariale et professionnelle, le partage équitable des tâches familiales et domestiques non rémunérées et la fin des violences sexistes et sexuelles. Évidemment, se préoccuper de l’égalité entre hommes et femmes un seul jour dans l’année est un non-sens. C’est un combat quotidien, tout au long de l’année, qui doit être engagé afin que les femmes disposent des mêmes droits que les hommes. Aussi louable que soit l’objectif, les situations sont cependant tellement différentes selon les pays, les cultures, les traditions qu’il n’est pas inutile qu’au moins une fois par an, une telle journée ait lieu à l’échelle planétaire… C’est insuffisant. Mais toujours mieux que rien. Nos luttes sont indispensables pour gagner l’émancipation des femmes et des peuples. Nous devons tous rester solidaires, vigilants et combatifs, pour renforcer nos acquis actuels et obtenir demain de nouveaux droits.
Pascal Riondet, Secrétaire général de la CMCAS Dauphiné Pays de Rhône.