NOS AGENTS ONT DU TALENT
Interview de Jean-Luc Morat

Bonjour Jean-Luc, pouvez-vous vous présenter et nous en dire plus, sur votre parcours, au sein des IEG ?

J’ai 63 ans. Je suis arrivé en novembre 1985 à Lyon au service télécommunication du CRTT Alpes (Centre Régional Transport et Télécommunication) pour y rester jusqu’en 1991. Ensuite, j’ai été muté à Grenoble et détaché 1 an à la DTG. Une restructuration a eu lieu, des antennes régionales télécommunications ont été créées, j’ai occupé le poste de responsable de l’antenne Alpes jusqu’en 2000. Suite à cela, j’ai muté aux achats en tant que responsable du pôle achat hydraulique Alpes. En 2005, j’ai basculé au CIH, pour m’occuper dans un premier temps des renouvellements des titres des concessions hydrauliques, puis de pilotage de projets de maintenance des ouvrages hydrauliques jusqu’à ce que je parte en CET en 2019, et en inactivité en 2021.

Vous avez donné des cours d’aïkido pour la CMCAS, comment tout a commencé ? Pourquoi avez-vous voulu proposer ces cours ?

Le déclencheur a été l’année 2004. Les achats de l’hydraulique étaient en pleine restructuration, et j’ai été poussé dans des circonstances très difficiles et sans aucun ménagement à ne pas poursuivre dans les achats et à me débrouiller à trouver seule une place « ailleurs ».

Ça a été une période très violente et difficile à vivre pour moi, burn-out , arrêt de travail de plusieurs mois.

Je faisais déjà de l’aïkido depuis une dizaine d’années, cet art martial m’a aidé à me reconstruire et j’ai donc décidé de passer le brevet d’état en novembre 2005, ce qui allait me permettre d’enseigner l’aïkido. Mon idée était d’offrir à d’autres, directement sur leur lieu de travail, de découvrir les bienfaits de la pratique de cet art martial.

J’ai exposé le projet au président de la CMCAS de l’époque, Daniel Pasquali, début 2006, il a adhéré, et les séances ont démarré en juin 2006 avec 6 personnes. En 2008 la CMCAS a acheté des tatamis neufs, en remplacement de ceux loués au club d’Echirolles. Pendant 15 ans, tous les jeudis midi, y compris pendant les vacances scolaires, nous étions entre 8 et 15 pratiquants. L’aventure s’est arrêtée en 2020/2021 avec la conjonction de l’épidémie de COVID, ses multiples confinements, le déménagement sur Saint Martin le Vinoux,  et mon départ en inactivité.

A savoir : L’aïkido est un art martial traditionnel Japonais qui a été créé dans les années 30. Il a été réellement diffusé sous sa forme actuelle après la seconde guerre mondiale, et est arrivé dans les  années 50 en France. Son créateur Morihei Ushiba, l’a qualifié d’art martial de paix, ce qui peut paraitre antinomique … mais après quelques années de pratique cela devient une évidence… C’est un art martial qui est basé sur la « non-opposition ». Cela développe des qualités de souplesse, relâchement, de puissance, de détermination… Le grand intérêt est que l’aikido peut être pratiqué par tout le monde, chacun à son niveau, d’où l’idée de le proposer dans le cadre de la CMCAS. Cela se pratique à main nue, et avec des armes traditionnelles ( bâton court 1m28 (JO), sabre en bois ( BOKKEN) réplique du « Katana », couteau bois).

Pourquoi je l’ai proposé à la CMCAS ?

Je l’ai proposé à la CMCAS afin d’offrir la possibilité à toutes et tous de découvrir et pratiquer facilement, cet art martial, qui est pour moi, un levier permettant de mieux se sentir physiquement et mentalement et à la fois un formidable outil de développement personnel et une aide pour la vie de tous les jours … Au regard de ma propre expérience, proposer l’Aïkido au sein même des IEG était une évidence.

Dans les séances, je m’attachais souvent à faire ressortir le parallèle entre l’aïkido et la vie au quotidien en entreprise ou en dehors. Au-delà de l’apprentissage des techniques et fondements de l’art martial, j’abordais par exemple comment se positionner pour prévenir une situation potentiellement conflictuelle en se respectant soi-même et en respectant les autres.

Le choix du créneau entre « midi et deux » sur le lieu de travail, s’est fait avec l’idée d’ouvrir la pratique au plus grand nombre et notamment aux parents de jeunes enfants, pour qui la pratique d’activités en soirée pose problème.

En parallèle des séances d’aïkido proposées à la CMCAS, vous avez également créé votre club associatif d’aïkido. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?

Depuis 2012 je cherchais à ouvrir un club dans un lieu où l’aïkido n’était pas encore proposé. Après avoir prospecté auprès de diverses communes autour de mon lieu d’habitation, la commune de Claix a accepté de nous ouvrir des espaces à partir de septembre 2015.

Dès la première année, nous avons ouvert un créneau enfants et un créneau ados / adultes, et cela dure depuis 8 ans.

Nous avons même des enfants qui ont débutés avec nous en 2015 à 8 ans qui sont en passe sous un à deux ans de présenter leur ceinture noire 1^er dan.

En 2022, nous avons obtenu des créneaux supplémentaires sur Varces, ce qui nous permet d’élargir l’offre.

Je tiens, à ce sujet, à remercier grandement la CMCAS qui nous a rétrocédé gratuitement les tatamis achetés en 2008 pour la «salle POLOTTI ». Tatamis où nous avons pratiqués tous les jeudi midi pendant presque 15 ans. Ces 72m² de tapis ont permis à notre association d’utiliser la salle polyvalente prêtée par VARCES (qui ne disposait pas de tatamis). Nous en avons pris grand soin pendant 15 ans ; l’objectif est qu’ils durent au minimum 15 ans de plus !

En marge de cette offre « classique » de pratique d’Aïkido, nous avons souhaité ouvrir un créneau dédié exclusivement au public féminin.

L’Aïkido se pratique de façon mixte, c’est l’essence même de cet art martial. Cependant nous avons constaté que certaines jeunes filles et femmes renoncent, du fait de cette mixité. Certaines adolescentes peu à l’aise avec leur corps n’imaginent pas de contact avec des garçons ; certaines filles et femmes qui ont subits des agressions ou violences psychologiques ou physiques, préfèrent des activités purement féminines ou des activités sans contact.

Devant ce constat nous avons sollicité tout début 2022 des associations qui se chargent d’épauler ce type de public féminin, afin de leur proposer de collaborer avec nous pour organiser des séances d’aïkido exclusivement dédiées aux filles et aux femmes. Pour l’instant cette démarche n’a pas encore aboutie, mais reste dans notre liste de projets. Nous sommes intiment persuadés que l’Aïkido peut aider ces filles et femmes à se reconstruire et à reprendre confiance en elles. L’idée étant d’offrir un sorte de sas de réadaptation avant de revenir vers la mixité.

Avez-vous d’autres projets en perspective ?

*Dans notre association d’Aïkido,

• Faire en sorte que les compétences montent, afin qu’émergent des enseignants qui prendront à terme le relais, ou qui iront enseigner ailleurs.
• Continuer à fédérer l’engouement actuel chez les pratiquant.e.s enfants, adolescent.e.s, adultes.
• Aboutir sur le projet de séances dédiées au filles/femmes.
• et surtout … que chacun se fasse plaisir !

*En dehors de l’Aïkido :

Pour moi, le plus important dans une entreprise est « l’humain » ; une personne quel que soit son rôle, sa position, qui est bien sa peau (son corps, son mental), à l’aise dans ses relations, confiante en elle-même, en ses collègues, en ses managers, en son entreprise, est à même d’exprimer pleinement son potentiel. C’est avec cette idée maitresse, que nous avons créé en 2019 un collectif de divers praticiens dans le domaine du développement personnel et du bien-être. Il est destiné à intervenir dans les entreprises, les collectivités, … afin de proposer aux salariés des actions visant pour que chacun se sente bien, trouve sa juste place, que les relations se passent mieux, etc… (exemple : une des membres du collectif réalise régulièrement des massages détentes et bien être pour les personnels de crèches)

*Plus personnellement :

• Poursuivre mon activité d’accompagnement de personnes qui aspirent à aller mieux, et très probablement proposer des petites formations ciblées de découvertes sur différents thèmes aidants.

Encore merci à la CMCAS de m’avoir accompagné dans ce projet d’Aïkido qui a permis à de nombreuses personnes de pratiquer durant ces 15 années.